Les Observatoires Documentaires



Les Observatoires Documentaires


Un Observatoire Documentaire est un temps de pause, une rupture pendant le temps du travail. Dans le cadre professionnel, les personnels sont initiés au cinéma documentaire pour filmer leurs gestes et leurs paroles. Les séquences filmées vues collectivement, produisent réflexion et valorisation sur la « part invisible » de ce quotidien rituel. Les Observatoires Documentaires fonctionnent sur la durée [3 ans minimum]. L’ensemble des séquences filmées permet d’aboutir soit à un film documentaire soit à un corpus d’images, de sons et d’écrits avec un statut de droit privé, consultable à la demande, diffusable en des lieux « décalés » ou de cinéma ou encore sur une plate-forme sécurisée mise en réseau au service de chercheurs, de groupes de réflexion  et de tous les publics. 


Le film est un support de débat ;  il  est une étape et non une finalité. La trace prévaut sur le récit, et devient mémoire .









VOIR LA BANDE ANNONCE >

http://player.vimeo.com/video/51607228


Vies d’ici, vues d’ici est le premier film réalisé collectivement par le personnel du Foyer de Vie – Mas Saint-Louis de Villepinte dans le cadre des Observatoires Documentaires. * durée : 1h25 


Ce film est un agencement  de moments de vie et de paroles, une immersion sensible dans le monde mal connu du handicap. Il montre le quotidien de personnes handicapées à vie, accueillies dans un lieu remarquable. 
Le témoignage poignant des parents et des tuteurs, nous donne une leçon de vie et de courage et nous questionne 
sur un tabou sociétal. 

Dans ce film, c’est la vie qui prévaut, une sorte de vie démocratique, grâce à l’engagement indéfectible et compétent du personnel. 

"Le cinéma documentaire engagé"


SAINT-MALO
Maison des Associations - Janvier 2009 - (100 spectateurs)

Joseph Rossetto

Texte d’Isabelle Fauvel
Groupe de recherche CIEN

« Quelle classe, ma classe ! »
Le laboratoire Centre inter-disciplinaire de l’enfant de Saint-Malo, a choisi d’inviter Joseph Rossetto, ancien Principal du collège de Bobigny .Il est accompagné de Philippe Troyon cinéaste. Dans ce beau film , ils ont traduit le vivant de cette aventure appelée : l’école de l’expérience. Joseph Rossetto est membre du Cien et a fondé dans son collège : Le Laboratoire des enseignants.

Le Centre inter-disciplinaire de l’enfant est une création du Champ Freudien. Il s’oriente de la psychanalyse Lacanienne pour éclairer ses recherches. Elles s’articulent à partir du langage car celui-ci fonde le lien social. Dans cette ère contemporaine, l’autorité ne repose plus sur le savoir ou dans les institutions qui le dispensent. L’Univers marchand organise la société et l’objet de consommation véhicule un vouloir jouir immédiat et absolu qui ne passe plus par l’autre.

Jacques Lacan caractérisait la modernité par la montée au zénith de l’objet et par la chute des idéaux. Et puisque nous sommes au lendemain de Noël, chacun a vu fleurir sous son sapin des WI, des DS du WEB et je ne peux pas dire et compagnie car justement la modernité se caractérise d’être désertée de compagnie. Ainsi des nouveaux symptômes apparaissent en écho : la désinsertion sociale se manifeste par le décrochage, le refus scolaire, l’absentéisme, l’usage du toxique…
Comment, dès lors, ouvrir une brèche dans cette bulle contemporaine ? introduire un dialogue ?un lieu d’adresse ? Un souffle,là où l’immédiateté nous conduit vers un rapport de plus en plus étroit entre l’objet et le sujet ? Joseph Rossetto s’est attelé à cette question pour inventer dans son collège un dispositif d’accueil qui tienne compte de la souffrance moderne des adolescents accueillis. Faire du collège un lieu d’accueil pour qu’ils puissent inventer une formule : des points d’ancrages toujours singuliers qui les prépare à la vie.
Dans plusieurs numéros de Terre du Cien, ainsi que dans son livre à vendre à la bibliothèque : Joseph Rossetto déplie le fruit d’une démarche inter-disciplinaire. Enseignants de disciplines variées, artistes, psychanalyste et Philippe Troyon témoignent de la création qu’ils ont effectuée pour faire de ce collège un lieu où des jeunes collégiens peuvent s’attarder si nécessaire et bricoler à partir de leur langue intime, un nouage vivant avec la culture. Philippe Lacadée, psychiatre, psychanalyste, vice-président du Cien, venu à St Malo en septembre 2008,invité par le CMPP, nous éclaire également dans ce livre et dans son ouvrage l’Eveil et l’exil :sur cette délicate transition de l’Adolescence.
Cette expérience de Bobigny ne recule pas devant la modernité. Elle ne tente pas de redresser ses travers. Démarche si commune actuellement. Mais elle la déchiffre et la nomme : « Insécurité Langagière ». L’adolescent se sent incompris de l’Autre. Il n’arrive pas à trouver une place et à traduire son désarroi intime…. L’adolescent moderne court-circuite l’Autre poussé par ce vouloir jouir immédiat. Ainsi, dans ce collège, ils proposent un dispositif, une digue à l’errance : de la compagnie langagière. Le désir d’apprendre s’initie grâce à une rencontre à partir de laquelle un enfant peut se voir aimable et digne d’être aimé. Ce projet parie donc sur la création d’un lien . « Quand une relation se tisse des possibles apparaissent… » nous dit Joseph Rossetto.
Cette expérience passe par des détours pour que se réalise un arrimage à l’Autre, via la langue :
Nous y avons lu trois axes :
Premier Axe
-La création d’une aventure pédagogique, qui donne goût à la culture en favorisant son interprétation par le voyage, un nouage du corps et des mots Elle parie sur l’imagination de chacun. Elle a comme boussole le particulier : ses points d’ancrage dans la vie. Elle accompagne les impasses de chacun par des détours : le théâtre, la danse, les ateliers de poésie… Cette pédagogie éclairée repose sur la création d’un lien pour ouvrir la voie au vivant, au goût d’apprendre. L’adolescent a construit, avant son entrée à l’école , un monde imaginaire. Il est nécessaire de lui faire place au risque qu’il rejette ce qui serait perçu par lui comme imposé de l’extérieur. Concevoir le monde pour le découvrir est le principe de cette démarche.
Deuxieme Axe
-Un lieu :Le Laboratoire où les enseignants peuvent parler de leurs impasses, de l’élève entant que sujet, déposer un regard, chercher des mots pour traduire leur malaise devant une insulte, une violence et puis prendre du recul, chercher une issue à l’impasse.
Troisieme Axe
- Une offre de dialogue avec les parents humiliés au chômage, éloignés de leur origine, déstabilisés puisqu’ils viennent chercher appui afin de poursuivre cette tâche : être responsable d’une transmission.

Cellulogrammes et poésie




CELLULOGRAMMES
L'atelier continue ! Il sagit de revisiter le cinéma avec son téléphone portable. Ce projet a commencé en septembre 2007 avec une centaine d'élèves de tous âges entre la CM1 et la Terminale. Le temps d'une année scolaire, les élèves réalisent un film en plan séquence d'une minute sur un thème donné. En 2007 il y a eu "le sentiment et l'autre" et en 2008 il y a "l'autoportrait". Depuis son début, le projet "Cellulogrammes" * touche ainsi 200 élèves dans les établissements scolaires de la Seine-Saint-Denis et trouve une visibilité à travers le site Tv de France 5 Education et le Forum des images. A la fin de l'année les travaux des élèves sont projetés et présentés dans des lieux prestigieux du cinéma: La Cinémathèque Française, Le Centre Georges Pompidou, Le Forum des Images. Ce projet a été également présenté devant la commission du Haut Conseil de L'Education Artistique dépendant du Ministère de l'Education Nationale et du Ministère de la Culture. J'ai beaucoup insisté sur la forme créative du projet mettant les élèves dans une expérience technologique moderne et les interrogant sur leurs propres pratiques sociales dans un champ artistique, esthétique et éthique. Le partenariat avec de nombreuses structures culturelles permet de faire vivre le projet éducatif dans toute son amplitude. Je ne saurai vous conseiller de visiter les sites de Curiosphere, Imaginem, Peripherie, Forum des images (pocketfilms festival).

Quelle classe, la MC d'Amiens !


AMIENS
Maison de la Culture - Novembre 2008 - (250 spectateurs)


UNE ECOLE DE L'EXPERIENCE
> Le tour de France continue et rassemble un large public très investi dans un débat de fond sur l'avenir de l'école à partir du "travail - laboratoire" mené par Joseph Rossetto, principal de collège et Philippe Troyon, réalisateur. Ils présentent leurs travaux à partir d'une réflexion menée depuis dix années en collaboration avec le CIEN (centre interdisciplinaire sur l'enfance, l'AGSAS, les associations "Chances" et "Imaginem". Chaque débat est précédé de la projection du documentaire de Philippe Troyon "Quelle classe, ma classe" et de nombreux films sur les ateliers "Avec les mots, la voix et le corps".

Un ouvrage Livre DVD "Jusqu'aux rives du monde" contenant le documentaire et de nombreux compléments (Odysseus - Philippe Lacadée - Témoignages d'élèves etc.) est à disposition en FNAC et chez les Editions Striana.

La trace de l'eau qui se referme




"QUELLE CLASSE, MA CLASSE"
de Philippe Troyon
documentaire (62') diffusé en salle de cinéma. 40 villes déjà !

(réseau AFCAE - Salles Arts & Essais - Maisons de la culture - Réseaux Universitaires - Colloques )


présentation et débats : Joseph Rossetto - Philippe Troyon - Philippe Lacadée